Il semble petit et inoffensif, le mégot qui est négligemment jeté d’une pichenette de la main, après avoir fumé la cigarette.
Mais il faut le multiplier par le nombre de cigarettes consumées (et consommées) et celui des fumeurs, ne serait-ce qu’en France et on change rapidement d’avis.
Les mégots constituent un véritable fléau pour la planète. Quand on sait qu’il y a 12 millions de fumeurs dans l’hexagone et que le tabac est une addiction, le problème semble sans solution. C’est sans compter sur certaines entreprises qui œuvrent déjà depuis des années pour limiter la pollution.
Mégot et pollution : les chiffres d’un fléau
Mille mégots sont jetés sur les trottoirs et les caniveaux, dans la nature, en France toutes les secondes. Sachant qu’il y a 86 400 secondes dans une journée, le calcul est simple et le résultat plus qu’alarmant.
Que deviennent ces mégots ? Poussés par les chaussures des passants, par les nettoyeuses automatiques, par la pluie, ils finissent pour la plus grande majorité d’entre eux dans le caniveau et donc arrivent à la mer.
Une catastrophe puisque l’on sait qu’après le plastique, les mégots sont la plus grande source de pollution des mers et des océans ; avec ce que cela sous-tend en termes de conséquences sur la faune et la flore déjà très impactées par le plastique.
Mais revenons sur terre. En termes de salubrité publique, on a fait mieux, sans parler des dangers que représente un reste de cigarette mal éteint en pleine nature ou en forêt surtout quand le soleil brille. Les mégots sont responsables d’innombrables départs de feux.
De quoi se dire qu’il faudrait agir et trouver des solutions. Heureusement, elles existent déjà. Si l’Alcome veille déjà (un éco organisme créé par les pouvoirs publics français), il existe aussi sous cette impulsion des entreprises qui agissent pour recycler les mégots de cigarettes.
Comment se déroule le recyclage des mégots de cigarettes ?
Pour savoir s’il était possible de recycler les mégots, il fallait d’abord savoir de quoi ils étaient composés.
Il est rare qu’il ne reste pas quelques brins de tabac. En tant que matière naturelle, ils trouvent aisément leur place dans un compost pour enrichir la terre des jardins, une fois qu’ils sont ; comme tout le reste ; nettoyés des substances toxiques qu’ils contiennent et des odeurs tenaces du tabac. La solution qui est utilisée par ces entreprises est sans risque pour la planète, sinon, cela serait contre-productif.
Le papier est un matériau qui comme tout le monde le sait, se recycle très facilement.
Il reste des fibres et des matières toxiques. Ces dernières sont envoyées dans des laboratoires spécialisées car elles demandent un traitement spécial pour être valorisées.
Quant aux fibres, on s’est rendu compte qu’elles faisaient un excellent matériau isolant. Deux filières peuvent donc les utiliser : la filière textile dans un premier temps.
C’est une matière première qui va apparaitre dans les doublures des doudounes ; ces manteaux chauds ; afin de pouvoir traverser l’hiver en toute sérénité.
La filière de la construction aussi se félicite de la présence de cette nouvelle solution. Il est obligatoire pour elle de se référer à de nouvelles normes pour toutes les maisons et appartements qui sortent de terre (la RE2020) et qui visent à améliorer les performances thermiques et énergétiques.
Les entreprises et les industries ne sont pas en reste : d’ici 2050, pour des questions de transition énergétiques et donc liées à l’environnement, elles doivent baisser considérablement leur consommation (Loi Elan). Pour cela, il leur faut procéder à des travaux de rénovation la plupart du temps. Elles peuvent donc trouver en les fibres que contenaient les mégots une nouvelle solution.
Pour aider ces entreprises à agir, il faut acheter des cendriers de collecte de mégots et les mettre dans sa structure publique ou dans les différentes zones de passage de sa commune.